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Des blondes d’Aquitaine valorisées en bo Des blondes d’Aquitaine valorisées en boucherie

Éleveurs de blondes d’Aquitaine dans le Lot, Fabien, Roseline et Serge Cadiergues excellent dans l’engraissement de bêtes de boucherie.

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D’aussi loin que l’on s’en souvienne, la famille Cadiergues a toujours élevé des bovins, à Anglars et dans les environs, au pied du Massif central. C’est Roland, il y a une quarantaine d’années, alors qu’il partait vendre quelques limousines au marché, qui a croisé des blondes d’Aquitaine et qui en a démarré l’élevage. Aussi rustiques, mais plus grandes et de belle conformation, elles lui avaient tapé dans l’œil. Son fils Serge, qui s’installait à ce moment-là, a choisi cette race à la robe froment pour créer son atelier.

Aujourd’hui, Serge va prendre sa retraite, mais Roseline, son épouse, et Fabien, leur fils, installé depuis 2010, poursuivent l’élevage de cent-soixante mères. Chaque année, ils gardent une cinquantaine de femelles pour le renouvellement, vendent une quinzaine de mâles reproducteurs et engraissent trente génisses et quarante-cinq vaches de réforme pour la boucherie. En parallèle, ils élèvent cinq cents veaux par an, dont une soixantaine issus de leur troupeau. Les autres sont achetés sur les marchés ou auprès de coopératives. « Nous les prenons à 270 kg et nous les gardons 180 jours, jusqu’à ce qu’ils atteignent 480 kg, détaille Fabien. Nous sommes agréés pour l’export, nos broutards sont revendus ensuite en direct à un acheteur italien. »Les Cadiergues cultivent 40 hectares de maïs et 20 ha de céréales, exclusivement pour l’alimentation de leurs bêtes, et disposent de 140 ha de prairies, ce qui leur permet d’être autonomes à 90 % sur l’ensemble de la ferme.

Essai en direct

Également initiée par le grand-père de Fabien, l’activité broutards représente désormais 70 % du chiffre d’affaires de l’exploitation. Mais l’atelier d’engraissement se développe. « Je fais des essais de finition de nos femelles avec des graines de lin et des tourteaux de noix, issus d’un moulin à huile artisanal, poursuit le jeune éleveur. En trois ans, grâce au lin, le poids de carcasse moyen est passé de 533 à 571 kg. »

Les vaches et génisses grasses sont achetées par l’organisation de producteurs Bovidoc, adossée à la coopérative lotoise Capel. Celle-ci fait abattre les animaux à Brive, (Corrèze), à Saint-Céré (Lot), et à Auch (Gers). Elle les vend aux boucheries parisiennes et à la filière mise en place par la coopérative Fermes de Figeac (lire l’encadré). « L’objectif est de faire manger de la viande locale aux habitants de la région, issue des troupeaux des adhérents de la coopérative, précise Fabien. Les éleveurs ont investi collectivement dans ces points de vente et doivent pouvoir y écouler quelques bêtes. Pour notre part, nous passons une douzaine de vaches par an. »

Fabien souhaiterait aussi valoriser une partie de la production en direct. Il a fait un premier essai, fin septembre, en proposant une génisse de 544 kg en caissettes de 5 kg (à 16 € le kg) ou 10 kg (15 €/kg). Rien que par le bouche-à-oreille, la viande est partie comme des petits pains ! En une journée, tout était distribué. Mais cette nouvelle approche demande de l’organisation. Un site internet et un nom commercial, La Ferme du Bois de Monsieur, ont été créés pour communiquer. Les Cadiergues construisent également, sur leur site principal d’élevage, un nouveau bâtiment de quatre-vingt-dix places, pour regrouper les bêtes à engraisser, aujourd’hui réparties sur deux fermes. Ils réduisent en même temps, de cent quatre-vingts à cent quarante mères, le troupeau allaitant dont Serge s’occupe, pour faciliter le passage de témoin à Franck, un salarié qui va s’associer au Gaec familial.

Enfin, les éleveurs participent au développement des énergies vertes. Depuis 2010, 1 000 m² de panneaux photovoltaïques couvrent leurs toits et produisent de l’électricité revendue à EDF. Ils font aussi partie des quarante éleveurs de l’association Méthaseli environnement, qui projette, avec l’aide de Fermes de Figeac, de créer quatre méthaniseurs collectifs pour transformer lisiers, fumiers et intercultures d’été en digestat, à utiliser comme engrais en circuit fermé. Si leur groupe de dix agriculteurs obtient toutes les autorisations demandées, l’outil devrait voir le jour au printemps 2020.

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